Les politiques tarifaires proposées par le président américain Donald Trump est l’objet de toutes les attentions, alors que ce dernier se prépare à prendre ses fonctions le 20 janvier 2025. Ces mesures, visant à recomposer la dynamique des échanges internationaux, peuvent se répercuter sur l’économie américaine, impactant aussi bien certains secteurs d’activité que les consommateurs et les entreprises. Voici une liste détaillée de ces tarifs douaniers et de leurs impacts potentiels sur divers secteurs d’activité.
Tarifs douaniers proposés et secteur d’activité impacté
- Tarifs douaniers imposés sur le Canada et le Mexique :
- Caractéristiques : un droit de douane de 25 % imposé sur toutes les importations de marchandises canadiennes et mexicaines
- Délai de mise en place : cette mesure devrait faire partie des premiers décrets de Trump dès sa prise de fonctions en janvier 2025
- Secteurs d’activité impactés :
- Automobile : ces droits de douane perturberaient la chaîne d’approvisionnement intégrée de l’Amérique du Nord, entraînant une hausse des coûts des véhicules et des pièces détachées.
- Agricole et alimentaire : les produits frais tels que les avocats (Mexique) et le sirop d’érable (Canada) subiraient des hausses de prix importantes.
- Énergie : les coûts d’importation du pétrole brut et du gaz naturel en provenance du Canada pourraient augmenter.
- Tarifs douaniers imposés sur la Chine :
- Caractéristiques : un droit de douane de 10 % imposé sur toutes les importations de marchandises chinoises
- Délai de mise en place : application prévue d’ici février 2025
- Secteurs d’activité impactés :
- Électronique : les produits électroniques grand public tels que les smartphones, les ordinateurs portables et les composants électroniques dominent les importations en provenance de Chine.
- Textiles et habillement : les vêtements et chaussures subiraient une augmentation des prix significative.
- Industrie mécanique : les outils et équipements industriels pourraient connaître une flambée des prix, impactant l’industrie manufacturière américaine.
- Tarif de base universel :
- Caractéristiques : un droit de douane universel de 10 à 20 % appliqué à toutes les importations
- Délai de mise en place : introduction progressive au cours du second mandat du président Trump
- Tarifs douaniers appliqués à l’Union européenne :
- Caractéristiques : un tarif douanier sur tous les biens importés de l’UE, à moins que cette dernière n’augmente ses achats de pétrole et de gaz américain
- Délai de la mise en place : les pourparlers sont en cours et aucune date n’a encore été fixée
- Secteurs d’activité impactés :
- Produits de luxe : les produits tels que le vin, le fromage et la mode haut de gamme seraient soumis à des droits de douane plus élevés, les rendant ainsi plus cher pour les consommateurs américains.
- Automobile : les voitures et pièces détachées européennes, y compris les marques haut de gamme, pourraient être confrontées à une demande réduite aux États-Unis
- Énergie : le prix des importations de gaz naturel pourrait augmenter, affectant les marchés nationaux de l’énergie.
- Tarifs douaniers appliqués au Brésil, à la Russie, à l’Inde, à la Chine et à l’Afrique du Sud (les BRICS) :
- Caractéristiques : un tarif douanier de 100 % sur les produits importés des pays BRICS si ces derniers décident de menacer la domination du dollar américain
- Délai de mise en place : sous réserve des mesures prises par les pays du BRICS
- Secteurs d’activité impactés :
- Minéraux et métaux : les chaînes d’approvisionnement des métaux des terres rares, essentiels à la fabrication de produits technologiques, seraient perturbées.
- Agriculture : les produits tels que le soja en provenance du Brésil et le thé en provenance d’Inde seraient impactés.
- Textile et technologie : les intrants de l’industrie du textile et des produits technologiques verraient leurs coûts augmenter.
Secteurs d’activité et produits américains les plus touchés
- La fabrication automobile : l’augmentation des coûts des pièces importées du Canada, du Mexique et de l’UE affecterait les constructeurs automobiles américains tels que General Motors et Ford.
- Le commerce de détail et le commerce électronique : l’augmentation des prix des biens de consommations tels que l’électronique, les vêtements et les jouets impacteront des entreprises telles qu’Amazon, Walmart et Target.
- Le secteur de la santé : les équipements médicaux et les ingrédients pharmaceutiques, souvent importés, pourraient voir leurs prix augmenter, ce qui affecterait à la fois les prestataires et les patients.
- Le secteur des hautes technologies : les entreprises telles qu’Apple, Dell et Intel qui dépendent de composants importés, feront face à une augmentation des coûts de production, pouvant à son tour entraîner une hausse des prix pour les consommateurs.
- Le secteur de l’énergie : l’augmentation des coûts d’importation du pétrole brut, du gaz naturel et des métaux des terres rares pourrait impacter les prix du carburant et les projets d’énergies renouvelables.
Implications économiques à plus grande échelle
Les tarifs douaniers proposés sont susceptibles d’engendrer un certain nombre de conséquences économiques importantes. Tout d’abord, ils pourraient stimuler l’inflation, car les entreprises confrontées à une augmentation des coûts d’importation risquent de les répercuter sur les consommateurs. Cette augmentation des prix de divers biens et services réduirait le pouvoir d’achat et modifierait le comportement des consommateurs. D’autre part, les secteurs d’activité reposant sur des chaînes d’approvisionnement mondiales peuvent être confrontés à des perturbations, des retards et une augmentation des coûts d’exploitation. Ces problèmes pourraient avoir des répercussions particulières sur des secteurs tels que l’industrie manufacturière et l’agriculture, pour lesquelles il est essentiel que les opérations de la chaîne d’approvisionnement se déroulent en temps voulu et soient rentables. De plus, l’introduction de tarifs douaniers américains pourrait entraîner l’adoption de mesures de représailles de la part d’autres pays, ce qui constituerait un frein majeur pour les exportateurs américains. L’imposition de tels tarifs douaniers en guise de représailles peut entraîner une diminution du volume des échanges mondiaux, au détriment des recettes d’exportation des États-Unis. Enfin, alors que les tarifs douaniers visent à protéger les emplois américains en réduisant la compétitivité des produits importés, l’augmentation des coûts de production et de consommation qui en résulte pourrait en réalité ralentir la croissance économique en réduisant les dépenses de consommation et les investissements.
Les mesures prises par les importateurs américains pour se préparer
Les entreprises qui importent aux États-Unis se préparent et augmentent leurs stocks en prévision de ces changements. Cette tendance est apparue pour la première fois lorsque les volumes d’importation se sont envolés suite à l’annonce de l’augmentation des tarifs douaniers sous le gouvernement Biden en mai 2024, touchant les secteurs de l’acier, l’aluminium et l’électronique.
Face à la complexité grandissante des échanges mondiaux, les entreprises américaines réévaluent leurs stratégies d’approvisionnement. La menace de nouveaux tarifs douaniers incite les entreprises à s’éloigner de la délocalisation traditionnelle au Mexique pour relocaliser certaines activités aux États-Unis ou diversifier leurs sources d’approvisionnement. Ce réalignement stratégique met en évidence le besoin de rester flexible et de prendre des décisions éclairées, afin d’agir au mieux face aux incertitudes liées aux changements tarifaires.
Résultat
Les tarifs douaniers proposés par Donald Trump visent à protéger les industries et les emplois américains. Cependant, à plus grande échelle, ils pourraient fragiliser l’économie américaine et augmenter les coûts pour les consommateurs. Différents secteurs d’activité, de l’automobile en passant par la haute technologie, seraient confrontés à des perturbations majeures, tandis que les ménages subiraient sans doute les effets de la hausse des prix des produits de consommation courante. À mesure que ces décisions se concrétiseront, les entreprises, tout comme les consommateurs, devront s’adapter à l’évolution de la conjoncture économique.
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