Résumé :
- Le trafic des porte-conteneurs dans le canal de Panama dépasse les chiffres d’avant la sécheresse malgré des ralentissements mondiaux plus larges du Fret, entraînés en partie par le reroutage de la mer Rouge.
- Le temps d’amarrage à Puerto Colon a diminué de 47 %, passant d’un maximum de 23,5 heures en juillet 2024 à seulement 10,6 heures en août 2025, ce qui reflète une reprise opérationnelle importante.
- Les temps de transit moyens par le canal sont restés stables dans une fourchette étroite de 45 minutes au cours des derniers mois, même si les volumes portuaires ont augmenté.
Aperçu
À la fin de 2023, l’Autorité du canal de Panama a réduit la capacité quotidienne des navires en raison d’une sécheresse extrême qui a considérablement abaissé les niveaux d’eau dans le lac Gatun, la principale source d’eau douce utilisée pour faire fonctionner les écluses du canal. Les transits quotidiens sont passés de 36 à 38 navires en juillet 2023 à seulement 18 par jour en février 2024. Ces restrictions ont persisté jusqu’en 2024, la pleine capacité opérationnelle n’ayant été rétablie qu’en août 2024.
Pendant plus d’un an, l’un des points d’étranglement maritimes les plus critiques au monde a été confronté à un débit sévèrement limité, ce qui a entraîné des retards d’accostage élevés et une volatilité du Temps de transit.
Maintenant, le canal de Panama fonctionne à nouveau à pleine capacité et les volumes de navires augmentent. Ce rebond est en partie dû au fait que les expéditeurs évitent la mer Rouge en raison de tensions géopolitiques, ce qui les a conduits à rechercher des itinéraires alternatifs, tels que l’itinéraire plus long autour du cap de Bonne-Espérance. Le canal fonctionne bien et des projets d’infrastructure à grande échelle sont en cours pour prévenir de futures perturbations liées à la sécheresse.
Trafic des navires à travers le canal
Les restrictions de sécheresse ont affecté tous les types de navires, mais les porte-conteneurs ont été les plus touchés. Le graphique ci-dessous montre le nombre mensuel de navires par type de navire de janvier 2023 à août 2025.

Pendant les conditions de pic de sécheresse, moins de 250 navires porte-conteneurs ont pu transiter par le canal par mois, une forte baisse par rapport aux niveaux de 300 à 330 navires avant la sécheresse. Cette baisse est due à la plus grande nécessité d’eau douce pour accueillir les porte-conteneurs, qui sont généralement plus grands et plus lourds. Leur tirant d’eau exige des niveaux d’eau plus élevés pour éviter l’échouage dans le canal peu profond.
Malgré un refroidissement plus important des volumes de fret maritime mondial, le trafic de conteneurs par le canal de Panama a fortement rebondi depuis la mi-2024. Cela suggère une forte demande régionale et une compétitivité renouvelée du canal, partiellement alimentée par l’évitement de la mer Rouge et du canal de Suez en raison des attaques de navires des Houthis dans la région.

Le graphique des temps d’amarrage met en évidence les pressions opérationnelles auxquelles sont confrontés les ports adjacents au canal de Panama, en particulier pendant et maintenant que les volumes augmentent dans le canal. Parmi les deux terminaux principaux, Puerto Colon, situé à l’entrée nord (Atlantique) du canal, a connu les perturbations les plus importantes. Au plus fort de la sécheresse en 2024, les temps d’accostage médians à Puerto Colon ont augmenté, atteignant un maximum de plus de 23,5 heures en juillet. Bien que les conditions se soient temporairement améliorées, les retards ont de nouveau augmenté en mars 2025, atteignant un peu plus de 22 heures. De manière encourageante, en août 2025, le port a connu une amélioration substantielle, le temps d’accostage médian étant tombé à seulement 10,6 heures, une réduction de 47 % par rapport au sommet de juillet, ce qui signale une forte reprise de l’efficacité opérationnelle.
La ville de Panama (Balboa), située du côté sud (Pacifique) du canal, a maintenu des temps d’accostage relativement plus stables tout au long de la même période. Cependant, ce port n’a pas été à l’abri des récentes fluctuations. Entre juin et juillet 2025, le temps médian d’accostage a fortement bondi, passant d’environ 11 heures à plus de 15 heures, ce qui marque une augmentation de 34 %. Bien qu’août ait montré des signes précoces de récupération, le temps d’amarrage est resté élevé à environ 13,9 heures.
Ces modèles indiquent que, bien que les deux ports soient confrontés à des défis liés à la résurgence du trafic des navires, les opérations se sont notablement améliorées depuis le pic de la sécheresse. Malgré les récents pics, les temps d’accostage dans les deux terminaux sont généralement plus sains et plus cohérents que ceux observés pendant les périodes les plus restrictives en 2024.

Bien que les temps d’accostage restent un point de pression, les temps de transit par le canal lui-même sont restés relativement stables. Comme le montre le troisième graphique, le temps de transit moyen n’a fluctué que de 45 minutes environ au cours des derniers mois, ce qui maintient une fourchette d’environ 11,0 à 11,6 heures.
Résultat
Le canal de Panama est passé de graves restrictions dues à la sécheresse en 2023 et au début de 2024 à un rétablissement opérationnel complet à la mi-2025. Bien que les temps de transit par le canal soient restés stables, les temps d’accostage à Puerto Colon et à Panama ont fluctué, ce qui reflète la pression de l’augmentation des volumes de navires. Malgré ces défis, les conditions se sont considérablement améliorées et les mises à niveau en cours des infrastructures suggèrent un avenir plus résilient et efficace pour cette route commerciale vitale.